Le journal « Le Monde » est réputé pour son sérieux, la qualité de ses informations, pour la rigueur de ses analyses, qu’elles soient économiques ou politiques.
Mais, c’est aussi un summum d’hypocrisie, qui vient gâcher tout cela.
Pour preuve, cette édition du jeudi 28 septembre 2023, titrée : « Budget 2024 : les choix du gouvernement ».
Sous ce titre neutre, l’éditorial de la 1ère page montre que le projet de loi de finances du gouvernement français fait la part belle à la transition écologique, à l’éducation et à la défense.
Car, rattrapé par la crise inflationniste, l’exécutif a dû, une nouvelle fois, renoncer à des économies pérennes permettant de réduire le déficit.
D’où la nécessité de recourir au 49.3 pour faire adopter son texte.
Mais, dans l’éditorial en page 33, titré : « Budget 2024 : Aider le changement d’époque », il apparaît qu’il va falloir résoudre une équation bugétaire particulièrement difficile. Car, l’augmentation de la dette publique, l’inflation persistante, la hausse des taux d’intérêt, la croissance atone, font que, en quelques mois, tous les voyants de l’économie française sont passés au rouge.
Car, les recettes s’amenuisent et les dépenses sont difficiles à contenir.
Les propositions du ministre des comptes publics, Thomas Casenave : transition écologique, renforcement des services publics, investissements prioritaires, sont impossibles à réaliser.
Car l’exercice relève de la quadrature du cercle.
Et cela va au-delà de 2024.
Ne comptant sur aucun appui dans les oppositions politiques, le gouvernement va devoir dégainer le 49.3.
La promesse faite à l’Union Européenne de ramener le déficit public sous la barre des 3 % en 2027, ce qui revient à économiser 12 milliards d’euros chaque année, tient de la gageure.
Le Haut Conseil des finances publiques considère que la version présentée par le gouvernement manque encore de crédibilité.
Après des années de quoiqu’il en coûte et des taux d’intérêt historiquement bas, le changement d’époque est brutal.
Les 3000 milliards de dettes accumulés au cours des dernières décennies sont un boulet pour l’avenir. La charge de la dette explose : son montant en 2027 va doubler pour dépasser 80 milliards d’euros, devenant le premier poste budgétaire devant l’Education Nationale.
Aucune des propositions, du gouvernement comme de l’opposition, ne tient la route pour y arriver.
Chacun va devoir revisiter ses dogmes et renoncer à des postures déconnectées de la réalité de nos finances publiques.
Depuis ce jeudi 28 septembre et l’éditorial du journal « Le Monde », tous les médias insistent sur une situation budgétaire catastrophique de la France, où aucune des solutions proposées, toutes éculées, ne permet de résoudre ce problème :
Diminuer les dépenses publiques (Le Figaro)
Baisser les taxes et stopper les migrants (Rassemblement National)
Réduire la fiscalité (Les Républicains)
Enrayer les prix (Macron)
Augmenter les salaires et améliorer la couverture sociale (Mélenchon). Bien que je sois d’accord avec cette proposition.
D’où, pour terminer par ce constat final : La France, un pays en faillite.
Et maintenant ?
Mais cette situation n’est pas spécifique à la France, le monde entier étant en équilibre précaire, avec une menace grave de krach financier mondial :
Le président américain Joe Biden se voit contraint de diminuer son aide financière à l’Ukraine, sous la menace d’un shut-down de l’administration fédérale
L’Allemagne est entrée en récession
La Chine est confrontée à une débâcle immobilière catastrophique
etc..
Il est temps de constater qu’un krach financier mondial se dessine à brève échéance, qui s’amorcera par une crise de l’immobilier, comme la Chine montre l’exemple, et comme cela s’était passé en 1929.
Ce constat de faillite est celui du capitalisme, à commencer par l’impérialisme hégémonique américain. C’est ce constat lucide et franc que refuse de faire le journal Le Monde », se bornant à indiquer l’impasse actuelle, sans proposer de solution, en indiquant uniquement qu’il va falloir revoir tous les dogmes idéologiques.
Là est la duplicité de ce journal. C’est un comportement à la « Canard enchaîné » : du ricanement sans se mouiller.
Mais il n’existe pas de vide en politique. Les événements vont suivre leur cours, quoiqu’en pense Le Monde, et vont dicter sa réflexion, au fur et à mesure.
Mais nous ne sommes pas neutres dans l’évolution de ces événements.
Pour essayer, à la fois de comprendre ce qui va se passer, et trouver des solutions positives pour l’humanité, il faut commencer par lister les périls dans leur ordre d’importance :
Le péril nazi à l’échelle de la planète. De nouveaux hitlers vont apparaître se proposant d’exclure ceux qui ne font pas partie, selon eux, de cette race supérieure qu’ils incarnent ; et aussi d’asservir les pays voisins, au nom de cette idéologie. C’est le « Deutschland über alles » mondial, assorti du « Lebensraum ».
La fin du capitalisme avec ses soubresauts mondiaux : chômage de masse, guerres, misère, débâcle climatique.
La perpétuation des dictatures impérialistes en Chine et en Russie.
L’islamisme radical et ses pratiques moyen-âgeuses, en particulier le rabaissement des femmes.
Les menaces sur la laÏcité, contre l’interférence du religieux avec le politique.
Évidemment, il n’y apparaît pas, comme certains voudraient encore le croire, le soi-disant complot judéo-maçonnique.
L’ONU a failli dans sa mission de mainitien de la paix dans le monde, après le carnage de la 2ème guerre mondiale.
Après la chute de l’URSS en 1992, consécutive à la chute du mur de Berlin, cette mission n’avait plus l’excuse de la lutte contre un communisme supposé liberticide.
Ceux qui croyaient naïvement que l’ONU avait comme autre objectif de développer la prospérité dans le monde ont dû déchanter : en réalité, l’ONU est restée un instrument des USA pour assurer cyniquement sa suprématie et aussi sa richesse, au détriment du reste du monde.
Guerres et misère dans le monde vont de pair avec ce qui est l’ONU, au service des USA.
La faillite de l’ONU est aussi celle du capitalisme, arrivé à son stade impérialiste.
Il est donc nécessaire de rebâtir une organisation internationale en remplacement de l’ONU, dont la mission doit être redéfinie :
Développer la paix et la prospérité dans le monde
Pour cela, combattre l’hégémonisme américain prédateur, combattre son impérialisme
Cette nouvelle organisation ne peut donc plus situer son centre à Washington.
Elle doit fédérer des organisations dans chaque pays du monde qui doivent se mettre au service de la paix, au service de la prospérité de la population c’est-à-dire des travailleurs, et combattre pour cela l’exploitation capitaliste. C’était l’objectif des internationales ouvrières du passé :
La 2ème internationale, créée par Marx et Engels, qui a sombré au début de la 1ère guerre mondiale quand la plupart de ses membres se sont ralliés à l’Union Sacrée et ont voté les crédits de guerre de leur gouvernement capitaliste
La 3ème internationale, créée par Lénine, a été dissoute par Staline en 1943
La 4ème internationale, créée par Trotski en 1938, a disparu, minée par ses divisions et par la répression
Cette nouvelle organisation mondiale devra œuvrer à une solidarité internationale des travailleurs, contre tout nationalisme fauteur de guerre, et s’attacher à respecter l’indépendance des organisations syndicales vis-à-vis du monde politique.
Il est évident que ce n’est certainement pas ce qu’un journal « sérieux » comme Le Monde va proposer.
Sans doute, Le Monde préfère-t’il l’association alternative au pouvoir hégémonique américain (associé à l’Union Européenne, à l’Australie, au Canada et au Japon) qui s’appelle les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), laquelle vient de se renforcer avec la cooptation de 6 nouveaux pays (Argentine, Arabie Saoudite, Egypte, Emirats-Arabes-Unis, Iran) . Cette nouvelle association se garde bien de proposer un modèle économique alternatif ni de se structurer en tant que nouveau camp idéologique. Les mêmes règles du jeu, mais avec des protagonistes différents. Le monde d’hier, celui de l’affrontement de coalitions hétéroclites, avec des conflits inévitables dont feront les frais les populations concernées.
La guerre en Ukraine n’est qu’une ébauche du conflit mondial qui se prépare. C’est regrettable, et des esprits éclairés vont nous expliquer que c’est inéluctable. Comme lors des 2 conflits mondiaux précédents.
Le surarmement en cours de nombreux pays est malheureusement constaté. La France en fait partie avec la Loi de Programmation Militaire (LPM) 2024-2030 de 413 milliards d’euros en 7 ans que propose Macron. De quoi enrichir les marchands d’armes et préparer des lendemains désastreux.
En France, pour le gouvernement, il y a de l’argent pour la guerre, pour les capitalistes, pour transformer le pays en Etat policier (création de 213 brigades de gendarmerie), pas pour les hôpitaux, pas pour l’école, pas pour les retraités, pas pour les salaires, pas pour la sécurité sociale.
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